C’est vrai que l’on parle de chant harmonique, de chant
diphonique, de voix guimbarde, entre autres, et qu’il s’agit essentiellement de
problèmes sémantiques entre chercheurs sur des appellations
récentes par rapport aux origines de ce chant dont les formes les plus
remarquables se rencontrent chez les touvas, peuplade des hauts plateaux de
l’Altaï et chez les mongols.
C’est pourtant les moines bouddhistes tibétains qui ont contribué le
plus à le faire connaître. On attribue à Tsong Khapa, un moine vivant au
quatorzième siècle l'introduction du chant harmonique et de techniques de
méditation dans les monastères de Gyüto.
Ce chant lui aurait été transmis par
Maha Bhairava, sa divinité protectrice au visage de buffle en colère. A l'écoute des récitations et prières, les mots se fondent dans le bourdon
continu pour bien marquer cette dilution du Verbe nécessaire pour communiquer
avec l'assemblée des Bouddhas.
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Les
premières études ethnomusicologiques sur le chant
harmonique datent de
1840 : Manuel Garcia dans son Mémoire sur
la voix humaine présenté à l’Académie des Sciences relate que les paysans
Bachkirs (Oural) qui conduisent les chevaux à Saint Pétersbourg
« possèdent l’étonnante faculté de produire à la fois deux parties
parfaitement distinctes : une pédale et une mélodie dans l'aigu. » Il
précise que leurs chants uzliau ressemblent au son de la guimbarde et
que ce phénomène n’est pas lié à « une conformation vicieuse de l’appareil
phonatoire ou à une supercherie ».
- www.chantharmonique.eu
- le site européen du chant harmonique
Dans les années vingt aux Etats Unis,
le chanteur texan Arthur Miles mêle des sons harmoniques dans ses
improvisations vocales. Bien plus tard, en 1964, les travaux d’Aksenov mettent en évidence la
technique des deux sons simultanés.
Deux chercheurs français, Gilles Léothaud et Emile Leipp lui donnent le terme
générique de « chant diphonique » (1971). Les ethnomusicologues
Hamayon et Helffer parlent de « voix guimbarde ou voix dédoublée »(1973).
Dix ans plus tard, Harvilahti et Kaskinen la rebaptisent « overtone
singing ». Les recherches ethnomusicologiques au CNRS de Hugo Zemp et Trân
Quang Hai apportent un éclairage nouveau sur les techniques diphoniques grâce
à l’exploration fonctionnelle des mécanismes laryngés durant l'émission des harmoniques et à l’analyse des sonagrammes des styles vocaux répertoriées.
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En
1989, Philippe Barraqué crée la première méthode de musicothérapie
qui utilise le chant harmonique : Chant harmonique
et créativité. Elle devient, quelques années plus
tard, l'harmonicothérapie™,
la thérapie par les sons harmoniques. P.B. développe ainsi
le
concept de chant harmonique thérapeutique qui vient compléter les techniques de musicothérapie
active utilisant le support de la voix.
Quand
j'entends les harmoniques qui s'élèvent dans l'espace,
dit le candide, je me rapproche du concert de la nature,
je comprends mieux la vie. Suis-je pour autant un sage
ou un chaman?
- Philippe Barraqué
- musicologue, musicothérapeute
- fondateur du chant harmonique thérapeutique
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du livre la guérison harmonique, Philippe Barraqué, éditions
Jouvence, 2004 - ISBN 2-88353-350-4 - Tous droits réservés pour tous
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